Aujourd’hui, je peux dire que j’ai atteint tous les objectifs que je m’étais fixé, à savoir :
- obtention du bac ;
- obtention du permis ;
- élève à l'école de la Croix-Rouge.
Ayant fait la conduite accompagnée, j’en étais arrivée au point qu’aller conduire, m’entraîner à faire des manœuvres et autres joyeusetés me donnaient envie de me taper la tête contre les murs. J’en voulais à mes parents de m’avoir obligée à la faire, je leur ai juré que "plus jamais je conduis de toute façon !!" et j’étais dans une phase critique de "j'en ai marre, j'en ai marre, j'en ai marre".
Voilà une histoire qui peut vous sembler triste, démoralisante, etc. Mais il n'en est rien ! Le 12 septembre 2005 (jour de ma rentrée à la Croix-Rouge), j'appelle mon papa, toute tremblante... Et là, c'est la joie, l'explosion, le bonheur absolu, J'AI MON PERMIS. Je vous passe les cris, les "oh putain, oh putain". J'éviterai également de vous parler de mon examinateur ainsi que de transmettre les histoires ridicules qu'il a bien pu raconter, c'est pour votre bien.
Finalement, je passe mon temps en voiture ! Pour aller à l'école, chez le médecin, à la pharmacie, à Atac...
Et comme l'heure est au bilan, première liste (parce qu'en plus, j'adooore les listes)...
Points positifs du permis :
- je peux crâner et ne m'en prive pas ("regarde, je viens de recevoir mon papier rose, tu veux le voir ?")
- plus besoin de payer le vestiaire quand on va en boîte et wahoooo, comment c'est stylé d'arriver en voiture aux soirées étudiantes
- au revoir les trois heures de transport par jour, plus qu'une heure et demie à présent
- je sors et je rentre quand je veux
Points négatifs du permis :
- ça pollue et l'essence, ça coûte cher
- ça m'engraisse
- les radars ne sont pas mes amis
- mais ils ont que ça à foutre les gens de voler des enjoliveurs ?
- merde, feu orange... Je m'arrête, je m'arrête pas, je m'arrête...
- "c'est pas un hôtel, ici ! on aimerait quand même savoir quand tu pars et où", (je cite mes parents).
Parlons maintenant de l'école de la Croix-Rouge... Bien que très fière d'avoir réussi le concours d'entrée et rassurée par le fait qu'assistante sociale, c'est le genre de métier où on ne connaît pas le chômage, je ne peux m'empêcher de penser "mais qu'est ce que je fous dans cette putain d'école ?!".
Outre le manque complet d'organisation, des formateurs chez qui le retard est une maladie chronique, des cours dont l'intérêt ne me saute pas aux yeux, ce qui m'a le plus choqué, c'est la mentalité de certaines personnes.
Alors que de futurs assistants de service social sont censés avoir atteint un certain niveau de maturité, je suis surprise de constater que ce critère qui me paraît évident ne semble pas s'imposer aux yeux de tout le monde. Une des filles, qui est aussi mère de famille, a l'air de croire que ce qui fait rire son fils est une blague universelle : "cassssssséééééé". Ouais, morte de rire je suis. De plus, j'ai l'impression de prendre 30 ans d'un coup, quand je ne partage pas l'enthousiasme général, alors qu'une personne frotte ses baskets contre une chaise, produisant ainsi un petit couinement. Allez savoir pourquoi, je pensais que ce genre de bruit, ça faisait rire en primaire, collège, voire lycée dans le cas de gros boulets mais qu'au bout d'un moment, on s'était mis dans la tête que non, ce n'est pas un pet et même si c'est le cas, on fait comme si de rien n'était.
Enfin je dis ça mais en Allemagne, je faisais la queue dans un magasin et j'ai franchement eu du mal à ignorer cette odeur, comment dire... prenante !
Bref tout ça pour dire que l'an prochain, j'envisage plus que sérieusement de faire fac d'anglais et devenir une english teacher ! Enfin, je dis ça mais on ne sait jamais ce que l'avenir nous réserve, surtout moi...
Déjà quand j'ai su que j'étais prise à la Croix-Rouge, ma première pensée fut .. Bon, ok, ma deuxième pensée fut : "merde, mais j'aurai plus de cours d'anglais et oh là làààà, avec les notes que j'ai eu au bac, c'est pas du gâchis ? tout ce temps passé à réviser mon voc, à lire des livres et voir des films en VO pour rien." Limite, ça m'arrachait le coeur. Ouh là, on se calme, ça tourne un peu tragédie grecque, là ! Pour ceux que ça intéresserait, ma première pensée a été "yesssssssss ! j'ai réussi, j'ai réussi, j'ai réussi !"...
Demain, je rencontre l'AS qui s'occupera de moi pendant mon stage de première année... Le stress est bien présent même si je ne peux pas m'empêcher de me dire que de toute façon, cette école de merde, je l'arrête l'an prochain ...